Comme le vent

Elle entendait des voix et rencontra le vent.

Le vent si silencieux et pourtant si troublant.
Le vent tourbillonnant appartenant aux cieux.
Le vent parfois bruyant parfois bien ennuyeux. 

Elle entendait des voix et épousa le vent.

Du vent elle enfanta, un enfant tout brûlant.
Un enfant comme le feu qui ne connaissait ni
le repos, ni le temps.

Un enfant si hurlant, qu'après lui
même le vent,
elle n'entendait plus.

Elle entendait des voix et du vent enfanta
un enfant tout en bruits, en mouvements et en cris.

Le vent était son eau et l'enfant son foyer, l'un attisait le feu que l'autre assagissait.

Elle entendait des voix.

Le vent loin s'en alla.

L'enfant feu rugissant continua d'attiser les braises de la vie.

Loin du rien, bien des bruits à l'enfant comme à elle,
se faisaient entendre.
Pour comprendre il fallait, à l'enfant comme à elle,
plus d'un rythme, d'un tambour, d'une liane,
toute la savane s'y mit et le lion-roi lui-même vint leur porter secours. 

Alors
l'enfant bruit put se taire
et sa mère à la source
abreuver sa famine.

Extrait de "Zorteils et Solitudes, le syndrome de l'Asperge", pièce de théâtre autour du syndrome Asperger.